cinq copines

Depuis ce matin cinq pintades bien timides explorent leur espace dans une annexe préparée pour elles la semaine dernière. Dans le temps il y avait là des canards et des oies, m’a dit Monique. La pièce fait à peu près 4 mètres carré, le toit en pente à une petite fenêtre grillagée que l’on a mise en place lorsque le toit a été refait l’an dernier et la lumière du matin y rentre à plein. Je pensais y mettre mes fromages à affiner mais Amédée n’ayant plus de lait pour le moment j’ai décidé d’y mettre nos pintades.

Mon intention est de garder ces petites trois semaines au moins pour qu’elles forment leur groupe avant de les lâcher une par une tous les 2 jours. Elles resteront dans les parages jusqu’à la sortie de la dernière et puis elles décideront si l’endroit vaut la peine d’y rester. Mais quoi qu’il en soit, elles se déplaceront toujours en groupe chez nous, chez les voisins ou ailleurs sans jamais en perdre une.

Contrairement à nos poules faciles à apprivoiser mais qui ont perdu l’usage de leurs ailes, les pintades sont des animaux sauvages avec des ailes puissantes qui leur permettent de se déplacer sur de longues distances et de se protéger des prédateurs en nichant dans les arbres.

Malheureusement pour eux, quand les pintadeaux naissent dans les couvoirs industriels, ont leur casse les  ailes, nous sommes si cruels, avant d’être vendus à un jour et dispatchés aux éleveurs à raison de 70 minimum dans une boite. Ils ne sont pas plus gros qu’une petite noix et les boites ne sont pas bien grosses…. Ne pouvant plus voler on peut alors les attraper facilement pour la vente et la casserole une fois engraissés.

Celles de Mireille, de l’autre côté du pech en ont payé le prix : Elles se sont faites mangées par le renard m’a-t-elle dit l’autre jour. Elles nichaient sous un chêne faute de pouvoir s’y percher.  

Celles que j’ai trouvées avec leurs ailes intactes, à 15kms d’ici et après 2 jours au téléphone sont des jolies bêtes. J’aurais préféré des plus jeunes pour avoir plus de chance qu’elles restent avec nous une fois lâchées, mais je n’avais pas le choix : Impossible de trouver des petites ou des œufs à couver.

Je ne peux pas les apprivoiser, mais une fois libres, si je continue à leur offrir une nourriture qu’elles aiment et de l’eau dans cette annexe, on a plus de chance de les voir souvent aux alentours. C’est le pari que je fais en tout cas.

Si elles décident que chez nous c’est pas mal, alors on a tout gagné : elles se nourrissent de tics moustiques et mouches comme les faisans et ne détruisent pas le jardin comme le ferait une poule en grattant le sol et picorant les legumes.

Comme je le disais à Danielle, les pintades sont des bonnes gardiennes: elles préviennent tout le monde dès qu’il y a un danger quelque part venant du ciel ou des fourrés. Que ce soit un visiteur à fourrure, à poil, à plumes ou en pantalon, il ou elle ne peut pas  passer inaperçu.

J’ai eu droit à un échantillon de leurs cris d’alarme cet après-midi pendant que je fermais les poules et j’ai pensé qu’on me les égorgeait : j’ai remonté le chemin vers la maison en courant et le cœur battant, mais dès arrivée au niveau de leur porte grillagée elles se sont tues instantanément en me voyant. Qu’avaient elles vu ? J’ai inspecté l’intérieur mais je n’ai rien vu de suspecte.

Il me tarde déjà de les libérer. Même si cette pièce est le paradis comparé à celle de la ferme d’où je les ai sauvées de la fourchette, c’est tout de même une prison.

3 réflexions sur “cinq copines

  1. Des pintades qui mangent tiques et moustiques, montent la garde et respectent le jardin ? Et qui savent se mettre à l’abri des prédateurs ? Je crois que je vais tenter l’aventure ! Je suis impatiente de suivre la sortie de ces dames. Comme j’imagine qu’elles seront soignées aux petits oignons, elles ne partiront jamais bien loin. Et les poules ? Pas trop jalouses ? Caresses aux ânes, Danielle

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  2. Les pintades et les poules ne se sont pas encore rencontrées, les pintades étant enfermées loin des poules. Ce que j’ai lu sur les relations pintades/poules, ce sont les pintades qui font la loi quand elles vivent ensemble et assez durement. Mais puisque leurs nichoirs sont loin l’un de l’autre, et que leur vie en liberté et leurs frontières seront complétement différentes de celle des poules, je mise sur une paix cordiale…. à tort ou à raison.
    Une fois les pintades libérées je le testerai bien vite! Quelle aventure!

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