Vive la lecture!

Bravo Camille ! Avec ton site « Les papavers de Millina » nous allons nous régaler !

La lecture m’a tant apporté à moi aussi. Quand j’étais ado maman nous donnais à tous 5 francs par semaine. Brigitte et Claudine allaient au café avec les copains entre midi et deux faire un babyfoot, un café coutait 1franc à l’époque. Moi j’allais chez Deloche à 5 minutes du portail du lycée Michelet me payer un bouquin de poche. Les garçons eux, je ne me souviens pas du tout ce qu’ils faisaient avec leur 5 francs…

Les livres ont été mes plus précieux amis et quand je suis partie en Angleterre à 19 ans, je suis arrivée à Londres avec des livres plein mes valises. Il y a tant de livres dont je n’ai jamais pu me séparer comme Envol de Kate Millet, avec ces phrases soulignées au crayon à papier : page 103 «  On n’est pas propriétaire des gens »…page 135 «  Je reconnais provisoirement combien il est difficile de partager avec autrui ce qui est pour soi ineffable »… page 361 : «  la paresse n’existe pas, c’est toujours quelque chose d’autre qui nous empêche de travailler » page 472 «  maman, je désire que tu me connaisses. Je suis ta fille. Je souhaite que tu m’accepte. » J’avais 15 ans.

Bonjour tristesse et puis tous les autres de Sagan, Zola, Baudelaire, Bazin, Pagnol, Giraudoux, et Soljenitsine….Georges Sand…et j’en oublie tant.

Dès que je les vois sur une étagère, je reviens là-bas, au coin du feu souvent, ou dans mon lit avec une bouillotte, et c’est un bout de mon adolescence qui revient avec toutes les émotions et les questionnements de ce temps-là…c’est si loin et si près. Je lisais toujours si tard dans la nuit, les matins étaient douloureux. Les livres m’ont ouvert des horizons fabuleux et m’ont fait voyager et gouter aux fruits défendus comme les San Antonio trouvés chez ma grand-mère au grenier et qui avaient appartenu à un oncle.

Les livres m’ont appris à réfléchir, a analyser, à comprendre…. à mettre mes idées en ordre…Il m’ont protegé de la bétise de la méchanceté, de l’ignorance…

Quand j’étais en 5eme, nous étions deux à être les meilleures en français, Dominique Foussat et moi. Hors lors d’un devoir sur Agrippine, une pièce de Racine, le prof, Mr Granier, a déclaré devant la classe entière qu’il me mettait un zéro parce qu’il ne croyait pas que c’était moi qui avait fait cette dissertation. Il m’a accusé d’avoir triché. J’en aurais pleuré, mais j’ai seulement serré les dents et je n’ai rien montré de ma détresse. J’avais tant aimé ce devoir. Après ce jour, je n’ai plus jamais travaillé en français ou même à l’école. J’étais dégoûtée et c’était sans retour. Je suis arrivée jusqu’au bac cahin caha sans plus jamais donner de moi.

Mais je n’aurais pour rien au monde manqué les émissions de Bernard pivot. Il y avait toujours quelque chose d’intéressant à retenir.

En Angleterre, dans les années 70 et 80, nous étions payés à la semaine et argent comptant. Dès que j’ai été capable de lire en anglais, j’allais dans une librairie le vendredi jour de paye et ne connaissant pas les auteurs anglais, je cherchais les « Booker Prize ». Je lisais une page et ça me disait oui ou non.

Quand mon fils avait 7 ans et que lire ne l’intéressait pas, je suis allée voir sa maitresse, Alison, une jeune femme étonnante et une très bonne maitresse. Brieve n’aime pas lire, que puis-je faire ? Payez le elle me dit. Pardon ? Oui payez le. C’est ce que mes parents ont fait avec moi au même âge, et ça a marché. Donnez-lui 50 cents ou une livre pour chaque livre lu. Mais vous ne pouvez pas choisir ses lectures, c’est lui qui les choisi.

Je l’ai payé 2 fois et ça a suffi. Il a été littéralement happé par la lecture et il a commencé à lire avec plaisir. Quant à son tour il est devenu ado, on allait souvent ensemble dans une librairie se choisir un livre chacun et puis on allait se payer une pizza et parler de nos livres….des bons moments.

Je n’arrive pas à lire sur une tablette. Il me faut l’objet, le livre dans les mains. Le toucher, la qualité du papier, de la couverture. Pouvoir souligner des phrases importantes et plier un coin…il me faut apprivoiser l’objet avant de rencontrer l’auteur. Et maintenant il me faut lire le soir avant de m’endormir. Je ne peux pas imaginer une soirée sans ce plaisir fabuleux, ce cadeau avant de fermer la lumière.

Enlevez moi la télé, la radio, l’ordinateur et même le téléphone,….je m’en fiche. Je peux vivre sans. Je ne peux pas vivre sans les livres.

2 réflexions sur “Vive la lecture!

  1. I’m usually too tired to read a book in bed, so the bath is often where the magic happens for me. At the start of the pandemic my mum was clearing things out and gave me a couple of books that my grandfather gave to my grandmother in 1942. One was a soppy novel but it started when the war was beginning bring great uncertainty and change to the characters. Holding the same object that they read 79 years ago (a austere binding made under strict war economy regulations) and reading the story, I felt a great sense of connection, and wondered what my grandparents would have been making of the unfolding situations then and now.

    I’m lucky to live two minutes walk from my local library and long to see its welcoming doors open again.

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