Un visiteur hivernal éphémère

 

Il est apparu devant notre porte un matin l’an dernier juste avant Noël. Le temps avait changé brusquement ; il faisait un froid de canard et une bise glaciale avait emporté vers l’est les toutes dernières feuilles mortes.

La neige était tombée la veille de sa venue et c’était amusant de suivre les petits flocons qui dansaient pour se poser délicatement sur le sol gelé.

Les mésanges, pinsons, chardonnerets, moineaux, sittelles torche-pot et rouge-gorges, que Geoff avait nouri tout le long de l’année, étaient maintenant des petites boules bien rondes qui se battaient autour de la mangeoire.

Bijou et Bichette avaient mis leur manteau d’hivers et ils étaient prêts pour le froid. Ils savaient qu’on allait bientôt leur apporter de l’eau chaude dans leur seau glacé et ils attendaient patiemment.

Couscous et Curry étaient enroulés ensemble, ying et yang sur le divan du salon avec aucunement l’intention d’en bouger, vous pensez donc ! Pendant l’été avec la chasse et les siestes sur les balles de foin dans la grange on ne les voit pas beaucoup, chacun sa vie et merci. Mais maintenant ils étaient là au chaud très occupés à ne rien faire.

Le matin de sa venue, la lumière et l’acoustique de la maison étaient si differents comme seule la présence de la neige dehors sait créer cette atmosphère étrange et indescriptible. Et chose bizarre, il n’y avait aucune activité à la mangeoire….

Quand j’ai ouvert la porte d’entrée pour mettre  mes bottes, il était là souriant et jovial! Il avait une vieille écharpe autour du cou et un bonnet avec son pompom. Un essaim de mésanges lui tournait autour. Il leur avait apporté des boules de graines et c’était la fête. Les rouge-gorges étaient par terre picorant les miettes, les pinsons dans le sapin à quelques pas, pas assez téméraires pour se joindre à la fête. A l’intérieur sur le rebord de la fenêtre, Curry et Couscous, immobiles et concentrés, observait tout ça avec un tremblement des machoires tant la scène était passionante!

Je suis sortie nourrir les brebis et les ânes. La campagne était aussi aussi silencieuse que majestueuse avec les Pyrénnées au sud sous un ciel bleu immense et sans nuage. Quelques chardons pointaient ici et là. Les clôtures lourdes de neige ressemblaient à des sortes de meringues. Que c’était beau…..Tout n’était que carte postale et seuls les corbeaux bavards trouaient le silence.

En regardant au sol j’ai vu qu’un chevreuil était passé au verger et j’étais réconfortée par la pensée que la chasse est interdite quant il neige. En descendant à la serre j’ai vu des traces de lapin ou de lièvre, ou peut-être était-ce de Curry ou Couscous? difficile de savoir. Un rouleau de clôture avait été laissé au sol et ferait des photos sympas….Comme tout est si différent avec quelques centimètres de neige !

Le bassin des poissons était gelé et je me demandais comment les poissons pouvaient survivre sans air, lumière ou nourriture pendant des journées entières quelques fois des semaines même…mais ils ne semblent pas en souffrir étonnamment puisque leur nombre augmentent régulièrement.

Le joli petit moulin de Georges sur le pech était comme enfoncé sous une couverture mouelleuse. Je suis rentrée à la maison pour attraper mon appareil de photo. On n’a pas de neige très souvent et c’était une trop belle opportunité. Je suis restée dehors toute la matinée et tout l’après midi !

A la tombée du jour notre visiteur toujours aussi souriant était encore occupé avec les oiseaux. Il est resté le lendemain et puis il devait être bien fatigué, il s’est endormi. Le surlendemain il avait disparu.

Reviendra t’il cette année ?…..

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