Il pleut, il pleut bergère

Rentre tes blancs moutons….

Les nôtres sont couchés les uns contre les autres sous l’auvent de la bergerie ce soir quand je descends fermer les poules. Ils n’aiment pas la pluie. Avec les grosses chaleurs début avril, ils avaient commencé à perdre leur laine qui maintenant pleine de pluie pendouille en lambeaux. Pas de défilé de mode pour vous les amis.

La météo ce matin avait dit moins de 0.3 mm de pluie, et il est tombé plus de 20 mm.

20 mm est une pluie sérieuse. C’est exactement ce dont on avait besoin à la saison des pêches en juillet dans mon enfance. 20 mm et on faisait la fête. Notre mère souriait et même notre père était content. La récolte des pêches nourrissait la famille toute l’année. Sans système d’irrigation, on était complétement dépendants de la météo. Le pluviomètre avait donc une place privilégiée en bordure de la terrasse.

Ici aussi. On le vide tous les jours quand il pleut et Geoff rentre les données sur son ordi.

Les poules ne pondent pas, ou très peu. Un œuf tous les deux jours avec un peu de chance. Sur le marché lundi Camille me disait c’est la saison, elles se reposent. Récemment je trouve régulièrement une coquille vide dans leur nid… coquille vide soucis, coquille pleine, quelle veine !

Mais dans le nid de notre pintade j’y trouve 12 œufs ! Merci la belle !

Autour de la maison les herbes longues sont couchées en vagues régulières et en remontant du sous-bois mon chemin est barré par les carottes sauvages qui se font des courbettes et me caressent les cuisses, je rentre trempée.

Je leur pardonne, elles sont si jolies partout : Quand j’ouvre les persiennes le matin elles sont juste là au milieu des iris, délicates ombrelles blanches sous le gros châtaigner.

 Le rossignol qui a chanté toute la nuit chante encore. Est-ce le même ? Je commence à reconnaitre son répertoire. Je ne le vois pas mais il est tout près. La fenêtre qui grince ne le chasse pas.

La pluie toute une semaine, et peut-être bien une quinzaine. Les roses et les cistes baissent la tête mais pas les pivoines. Les escargots font la fête. J’en ai trouvé deux empêtrés dans le filet qui protège les choux au jardin.

L’eau ruisselle, inlassable, devant la cuisine toute la journée.

Les ânes non plus n’aiment pas la pluie et sortent à peine de leur cabane. Ils sont heureux de leur foin ce soir, eux qui depuis quelques temps ne le mangeaient plus, si repus qu’ils étaient de la bonne herbe de là-haut.

Je vais mettre mes bottes pour une balade dans le verger avant la nuit. A cette saison, pluie ou pas, tout change si vite.

J’en profiterai pour ramener quelques tiges de rhubarbe pour le dessert.

One thought on “Il pleut, il pleut bergère

Leave a comment