A notre maire

Bonjour Gilles,

En menant nos ânes le matin chez Carles là-haut et le soir quand on rentre, on s’émerveille de toutes ces petites orchidées toutes différentes, sur la route du Pech. Elles sont là juste pour quelques temps à peine, puis elles disparaitront et d’autres petites leur succèderont les unes après les autres et jusqu’à la fin de l’été pour notre plaisir tous les jours renouvelé.

 Enfin, ça, c’est ce qu’on aimerait….

Il y a différentes alpines, de la bruyère, des cistes, des boutons d’or, des euphorbes, des jacinthes et toutes celles dont je ne connais pas les noms.

Elles sont pour la plupart si discrètes que c’est facile de les rater.

Et chose incroyable, elles ont pour beaucoup un insecte colonisateur spécifique qui ne s’intéresse qu’à elles seules. Approche-toi d’une d’entre elles et peut être tu verras une chenille d’altise sur une euphorbe. Le chou au jardin ne la craint pas, elle s’en moque bien.

C’est le monde du si petit, et c’est si loin de nous.

Le long de la clôture côté route, au fil des années nous avons ajouté du lilas, des frênes des pruniers sauvages et quelques iris. Des végétaux qui poussent tous seuls ici déjà et qui ne demandent aucun soin particulier.

Plus loin le long de la grange où Pradal nous avait fait une tranchée, nous y avions planté cotonéasters, cotinus, lilas, pyracanthes,   laurier … avec dessous des buissons bas et touffus et toutes sortes de bulbes de printemps….Le lièvre aime s’y refugier.

Or quand tes bonhommes passent avec leur engin du diable, ils rasent tout, déchirent arbres et arbustes et c’est une telle misère que de passer derrière.

 Oh ! je sais bien qu’ils font de leur mieux et qu’ils pensent bien faire. Mais tu vois, je te parie qu’aucun d’eux ne s’est jamais baissé pour regarder seulement une petite fleur sur le bord de nos routes. La terre y est si dure et il a fallu tant de ténacité pour y pousser….

Alors je reviens vers toi Gilles, comme l’an passé, pour te prier de leur dire que puisqu’il faut tondre et tailler, nous aimerions la faire nous-même la tonte de ce bas-côté le long du champ des ânes, ainsi que la taille des arbres qui longent notre clôture. Comme ça, plus de massacre là au moins. Je passerais avec mon sécateur et je taillerais tout ce qui dépasse.

S’il te plait dis leur de ne pas toucher à nos arbustes derrière la grange. Il n’y a plus de moissonneuses batteuses depuis belle lurette et le seul tracteur qui passe est celui de Robert. Et celui-la aussi il se fait rare. La largeur de notre communale nécessaire aux gigantesques machines agricoles d’antan n’a plus son utilité ici et les voitures peuvent se croiser. Alors une branche rouge de cotinus qui flotte à la brise à 4 mètres de haut pour chopper un rayon de soleil …Où est le problème ?

A 100 mètres de chez nous ils ne touchent pas la haie de Monique qui pourtant s’étale souvent généreusement sur le bas-côté, et c’est si joli…

Je sais que tu as d’autres chats à fouetter (quelle horrible expression !) et je m’excuse de t’emmerder avec ça, mais je te serais tellement reconnaissante de me faire savoir quand tes bonhommes seront par chez nous et je passerais avant faire la tonte et la taille pour qu’ils ne soient pas tentés.

Comme ça nous allons pouvoir jouir de nos balades jusqu’à la dernière minute et sans le souci de se demander à quand le massacre.

Notre région est si belle, encore sauvage et pas manucurée comme dans le nord-est. Gardons-la ainsi.

Une bonne journée à toi.

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