«…  Il pleut, il pleut, et chante la rivière,

Il pleut, il pleut, et chante le ruisseau…. »

Il pleut tant depuis plusieurs semaines et c’est la boue partout.  Aujourd’hui n’est pas différent et nous gardons les ânes ici. Sans abri dans le champ du haut c’est la misère.

 La météo annonce des températures négatives dimanche soir alors plantons : 2 pommiers, un canada gris et une ancienne variété française datant du XVII apparemment , qui résiste bien aux maladies : ses pommes se récoltent tard dans la saison et se conservent très bien tout l’hiver. Un figuier bleu et un kaki… Difficile après de garder la boue hors de la maison.

 Quand j’ai trouvé mes poules joyeuses au sommet du champ au-dessus du bois, mon cœur a chanté. Le poulailler n’avait pas été correctement fermé la nuit précédente et elles étaient là, à fouiller le sol sous les feuilles et sans perdre de temps avec ça. Heureusement, les coqs étaient encore dans la remise et allaient y rester jusqu’à ce que les filles soient en sécurité, je me suis dit.

Mais ces dames n’étaient pas prêtes à retourner dans leur enclos et aucun moyen de les convaincre n’allait fonctionner… Imaginez ! la vie est belle quand on sort du poulailler ! Quand j’ai appelé, Queeny est venue mais aucune autre n’a suivi.

 Je suis allée nourrir Binnie et les moutons en réfléchissant. J’étais tellement soulagée qu’elles soient en vie et si vivantes, tellement heureuse que le renard et la martre furent occupés ailleurs ce matin-là.

 Nous avons emmené Curry chez le vétérinaire. Son ventre était énorme et il ne s’intéressait plus à sa nourriture. Le vermifuge ne faisant pas d’effet, nous sommes retournés au cabinet vétérinaire et après une échographie et une prise de sang nous avons dû nous rendre à l’évidence : c’était une tumeur. ¾ de litre d’un liquide jaune a été pompé de son estomac, ce qui le rendra plus à l’aise, a déclaré la vétérinaire. Il respirera plus facilement. Son appétit est également revenu un peu depuis. Il prend maintenant des cachets pour continuer à évacuer ce liquide, après quoi… ?

 Déjeuner avec nos voisins hier chez Monique et Yves. Tous grands-parents et tellement occupés qu’on ne se voit pas très souvent. J’ai reçu un appel de Mireille le matin, tu veux 5 litres de lait ? Une des vaches d’Amédée a eu un veau et il a trop de lait. Je ne veux pas faire de fromage, m’a-t-elle dit. Ok je vais en faire, merci Mireille. Elle a eu une ânesse tuée par un sanglier il y a 2 ans, et une autre est morte subitement l’année dernière… Ses 2 juments ont la fourbure et elles sont vraiment tristes à voir. Mireille les soulage régulièrement avec des injections… Pauvres petites.

 L’âge moyen autour de notre table était de 79,4 ans, ce qui m’a fait penser que notre petite communauté a besoin de s’étoffer et d’inclure des plus jeunes. Ce fut néanmoins un excellent déjeuner et nous avons passé un très bon moment ensemble.

Les poules m’ont suivi au poulailler quand elles m’ont vu avec leur nourriture en début d’après-midi, et les coqs étaient excités d’être enfin libérés pour le reste de la journée. J’étais soulagée de savoir les filles chez elles en sécurité mais aussi un peu triste de n’avoir pas encore de solution de sorte qu’elles puissent sortir librement sans peur du renard ou des coqs trop galants.

Curry s’est enroulé près de la cheminée, attendant son prochain repas qui comprendra de l’argile verte… il n’a que 10 ans… s’il y a quelqu’un qui lit ceci, qui peut communiquer avec les animaux en utilisant une photo, ou connaît quelqu’un qui le fait, s’il vous plaît, parlez à Curry, avec la photo ci-dessus, et faites-lui savoir à quel point il est aimé. Tout au long de ses 10 années avec nous, il continu de se comporter comme s’il ne savait pas. Et comme il sera bientôt temps de lui dire au revoir, ce serait si triste s’il mourait sans le savoir…

merci.