Le livre de Jacques Lacarrière “Les gnostiques”, édition revue de 1973, m’a enflammée. je ne savais pas qu’au temps de Jésus, il y avait des tas de mecs comme lui qui se baladaient dans le bassin méditéranéen en Egypte, en Jordanie, en Israel, en Alexandrie, avec leurs copains/disciples et qui offraient aux gens d’autres versions sur la création du monde et comment vivre ici-bas. Les gnostiques étaient de ceux-là et leurs croyances n’étaient pas des moins surprenantes ou des moins intéressantes. L’église et les chrétiens orthodoxes de l’époque les ont tous massacrés.
« La Gnose veut dire connaissance.( ne pas la confondre avec la gnose chrétienne qui lui est totalement opposée) C’est sur la connaissance et non sur la croyance ou sur la foi que les gnostiques entendaient s’appuyer pour édifier leur image de l’univers et les implications qu’ils en tirèrent : Connaissance de l’origine des choses, de la nature réelle de la matière et de la chair, du devenir d’un monde auquel l’homme appartient aussi inéluctablement que la matière dont il est constitué. »
« Notre univers est-il un monde manqué ? L’homme est–il un être véritablement achevé ? Et les institutions, lois, traditions qui nous gouvernent sont-elles là pour nous libérer ou au contraire pour maintenir l’humanité dans une sujétion millenaire ? C’est à ces questions que répondirent, il y a dix-huit siecles, en Grece et en Egypte, les philosophes gnostiques. Et ils proposèrent à leurs contemporains une image du monde si nouvelle, si libertaire, que d’emblée ils furent relégués parmi les premiers hérétiques, les premiers philosophes maudits de l’histoire »
Pas si différent du notre, « le monde où vécurent les gnostiques, qu’il fut alexandrin, bysanthin, slave ou provencal, fut partout et toujours un monde d’injustice, de violences, de massacres, d’esclavages, de misères, de famines, d’horreurs patiemment subies ou farouchement refusées. Et les gnostiques voyaient juste quand ils disaient que faire l’experience de la misère, se laisser submerger par cette rouille corrosive est une experience inutile. Il faut- ou il fallut- toute l’impudente hypocrisie de la morale chrétienne pour faire croire aux masses spoliées, exploitées, affamées que leurs épreuves étaient enrichissante et leur ouvraient les portes d’un autre monde »
Nos vies sont absurdes. Elles sont criblées de douleurs et d’injustice dès la naissance. « En 2015 Stephen Fry était interviewé par Gay Byrne qui lui demandait ce qu’il dirait à Dieu s’il se retrouvait devant il/elle. Le cancer des os chez les enfants, ça veut dire quoi? Comment osez vous ? Comment osez vous créer un monde avec autant de souffrance dont nous ne sommes pas responsables ? C’est totalement pervers. Pourquoi devrais-je respecter un Dieu capricieux, mesquin, idiot, qui a crée un monde avec autant de souffrance et d’injustice? Dans l’espace de quelques jours, cette video a été regardée cinq millions de fois. Fry a dit plus tard qu’il ne parlait pas d’une religion en particulier et il a ajouté : J’ai dit pas mal de choses en colère contre ce dit Dieu. Je disait simplement ce que Bertrand Russel and beaucoup de gens plus intelligent que moi ont dit depuis plusieurs milliers d’années, jusqu’aux greques. Parce que le Dieu qui a crée l’univers, si c’est un Dieu qui l’a crée, c’est clair que c’est un fou, un fou à lier » (Wikipedia)
Nous le peuple de cette terre, ne savons pas d’où nous venons, pourquoi nous sommes ici et nous ne savons pas non plus où nous allons ….La Bible a son interprétation, ainsi que le Coran, la Torah et d’ autres sans doute. Toutes des interprétations, donc toutes des histoires. Et au nom de ces histoires, de ses fables, nous avons tué, torturé, commis les crimes les plus atroces les uns contre les autres et contre l’humanité, et nous continuons à le faire, quelque soit l’histoire qui nous est chère.
La vie n’a pas de sens. Les surréalistes en sont arrivés là, et en conséquence ont abusé du sexe et de l’alcool. Ne ferais-je pas fait la même chose si je pensais vraiment être dans une boite pour l’éternité avec aucune possibilité d’en sortir ?
Mais Landmark éducation va plus loin ( landmarkeducation.com) et tout devient plus intéressant. Si la vie n’a pas de sens, et elle n’en a pas c’est établi, alors quoi ?
J’ai fait le Forum du Landmark en 88 à Londres et j’ai adoré. Deux weekends consécutifs alors(maintenant un weekend de trois jours et une soirée) à explorer rigoureusement ce que c’est que d’être humain et s’équiper d’outils pour que nos vie et nos projets marchent bien. Aucune vérite ici à suivre, seulement des outils utiles.
C’était confrontant, surprenant, inconfortable, passionnant, provocateur…nouveau. Je n’avais jamais rien fait de tel et je me suis réveillée à ma vie, littérallement, au potentiel de ma vie, à être moi et rien de plus. C’était pour moi, le début de Penser. Pas n’importe quel Penser, mais le genre de Penser qui fait une différence réelle avec la possibilité d’une vie pleine et heureuse. Je le recommande depuis avec enthousiasme à qui veut bien m’entendre.
Et maintenant je pars lire Sapiens et Homo Deus de Yuval Noah Harari, dont m’a parlé ma cousine Catherine la semaine dernière. Apparemment c’est exactement ce dont il parle dans ses deux livres : D’où l’on vient et où l’on va.