Livre de Famille

Lui- Elle voudrait écrire l’histoire de notre famille.

Moi- ( ?)

Lui- Elle a trouvé un écrivain sur internet, ça nous couterait 500 euros chacun pour faire un livre.

Moi- 3000 euros ! C’est du n’importe quoi !

Lui- pourquoi tu dis c’est du n’importe quoi ?

Moi- j’ai 4 souvenirs d’enfant de l’Algérie et tu veux que je paye 500 euros pour les mettre dans un livre ? mais vous déconnez ? Et ce mec, cet écrivain, vous le connaissez ?

Lui- non, mais c’est son boulot tout de même.

Moi- c’est bien ce que je dis, c’est du n’importe quoi.

Je suis furieuse. Ils ont vraiment du fric à balancer. Ma réaction a été explosive et Je m’en veux parce que je l’aime tellement ce petit frère généreux et doux, mais comment lui dire que je n’ai pas besoin d’un écrivain pour parler de mon enfance, que si c’est pour créer une page d’Histoire, des tas de bouquins ont déjà été écris sur le sujet, qu’un autre de nos frères, passionné de généalogie, a des milliers de références répertoriées sur notre famille….alors l’écrivain il va écrire sur quoi ? Sur nos souvenirs intimes ?

Notre sœur ainée a aussi réagi : Moi je ne vais pas parler de mes souvenirs à quelqu’un que je ne connais pas.

Je suis furieuse. D’abord pour faire quelque chose d’intime ensemble il faudrait commencer par se parler. Or on ne se parle pas, pour ainsi dire pas. Un peu avec ces deux petits frères et c’est toujours agréable quelque fois attendrissant, et je chéri ces moments-là, mais rien avec les autres.

Un coup de téléphone de temps en temps, prendre des nouvelles, ça suffirait sans doute, ça ressemblerait même à de la tendresse. Mais côté téléphone, allo comment vas-tu, c’est le désert, bien besoin de viagra ici.

Il faudrait d’abord qu’on se parle, qu’on s’intéresse les uns aux autres, qu’il y ait une relation entretenue entre nous, une acceptation de nos points de vue différents, politiques et autres. Mais je rêve bien sûr. Les familles ne communiquent pas me dit ma cousine chérie, ça n’est pas seulement la tienne.

Parce que j’imagine que d’écrire notre histoire de famille est quelque-chose d’intime. Ou alors je me trompe complètement. Je n’ai pas compris le but et l’angle de ce projet et me voilà partie au grand galop je ne sais où.

Il est choqué, déçu. Lui qui est né en 68 n’a pas connu cette page de notre histoire Algérienne et je comprends qu’il ait une soif de ça. Il aurait aimé y aller en Algérie, avec nous les frères et sœurs, comme maman avait fait dans les années 80 avec les siens…

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