8 juillet- Depuis quelques temps, une de nos deux grosses poules blanches, les Queenies comme on les appelle, couve son œuf en bois. Un œuf bien poli et très réaliste, acheté dans un vide-grenier par paquet de 10 et sans doute destiné au raccommodage des chaussettes.
Je me disais qu’elle allait le couver jusqu’à ce qu’elle se rende compte qu’il n’y avait pas de vie dans cet œuf-là puisque pas de coq. J’ai lu ce que font les gens quand cela arrive dans leur poulailler et c’est cruel. Lena met le cul de sa poule dans de l’eau froide. Absolument barbare. Elle me dit n’être même pas sûre que ça marche. Je ne me souviens plus de ce que faisait maman à la ferme…
Quand c’est arrivé à Dom, elle a acheté quelques œufs fécondés, mais sa poule ne les a couvés que quelques jours avant de les abandonner, à la grande déception de sa petite-fille.
Je ne m’attendais pas à ce que notre deuxième Queenie fasse la même chose une semaine plus tard… les deux pondoirs étant maintenant utilisées, j’en ai fabriqué un autre pour Brownie et Cinders, en espérant qu’elles comprennent.
Étrangement, ce pondoir-là reste vide et je ne comprends pas : Cinders, crie régulièrement comme si elle avait fait son œuf mais quand je vérifie, je n’en trouve nulle part. Je fais le tour de leur enclos en pensant qu’elle avait peut-être fait un nid dehors, quelque part au milieu des herbes… mais rien.
Intriguée, je continue mes recherches. Et puis je trouve Cinders coincée dans un pondoir avec une des Queenie . J’enfile un gant et glisse ma main sous les deux filles. Oh là là ! J’y trouve une douzaine d’œufs, tous de la même couleur et de la même taille. Même chose sous l’autre Queenie, dans le nichoir du dessous. Cinders a confié ses œufs aux couveuses !
Et maintenant, mes trois poules caquettent incessamment comme si elles avaient une volée de poussins sous les fesses… Comme nous, elles doivent être désorientées par l’état du monde, car elles sont complètement folles.
Un autre exemple de la folie du monde dans lequel nous vivons : le bébé de ma cousine avait des convulsions à chaque fois qu’elle avait de la fièvre. Et comme elle perçait ses dents, la pauvre petite avait souvent de la fièvre. Les pompiers étaient alors appelés et la petite emmenée à l’hôpital ( une heure de route ) chaque fois qu’elle avait des convulsions. Quelques fois au milieu de la nuit. La petite fille subissait des examens, mais quand rien d’anormal n’était constaté, on lui donnait des comprimés anticonvulsivants et on la renvoyait chez elle.
Le docteur Pierre ami de cette famille, et que nous avons vu hier, nous a relaté la conversation suivante :
– Viens avec ta petite ici et je ferai des examens.
Après avoir examiné le bébé…
– Ton bébé a des vers.
Un traitement homéopathique et les convulsions ont disparu.
Il faut traiter le corps dans sa globalité, nous a-t-il confié. Il n’y a pas de mystère. Pierre travaille avec l’homéopathie et l’acupuncture depuis plus de quarante ans et obtient des résultats remarquables.
Je dois m’attaquer à l’agrandissement du nouveau poulailler pour y installer les jeunes poules le plus tôt possible avant fin juillet, date à laquelle elles commenceront à pondre. Je le répète sans cesse, mais avec tous les autres travaux, l’agrandissement a été mis au second plan. Mais maintenant, le temps presse.
Comme l’espace entre le poulailler et l’enclos est si petit, les murs et le toit ont été réalisés sous la grange et non sur place, selon une méthode d’assemblage qui demande une certaine réflexion. Des amis m’ont proposé leur aide, mais je n’en veux pas. J’ai juste besoin de réfléchir. C’est comme de résoudre un casse-tête chinois. Ça se fait tout seul.
Heureusement pour les poules, lorsque la porte de l’enclos s’ouvre le matin, elles ont un grand espace pour courir. Sébastien, de l’atelier de batteries, a fabriqué une porte automatique pour ses poules, affirmant qu’elle fonctionne très bien. Il nous en a suggéré une, mais j’ai refusé, j’aime tellement ouvrir et fermer leur porte : Hier, pour la première fois depuis des semaines, j’ai vu Queeny2 de retour sur le perchoir supérieur, à la tête de la famille. La douce Brownie entre mes jambes, attend des friandises, confiante que je ne lui ferais aucun mal, et Cinders qui effectue son incroyable vol de 10 mètres à la sortie du poulailler, courant voir si j’ai laissé du compost près de l’entrée de leur enclos. Tout cela n’a pas de prix pour moi.
Martin a fait l’expérience de ne pas être son corps. Ni ses pensées, ni ses émotions. C’est si bon de se le rappeler. Cela me laisse un sentiment d’émerveillement. Qui suis-je ? « Je ne suis ni le corps, ni l’esprit, je suis l’âme qui observe les deux. » Dadi Janki
17 juillet- L’agrandissement du poulailler est terminé. J’y ai travaillé dès 6 heures du matin cette semaine pour éviter la chaleur. Et puis un soir, nous sommes allés les chercher sur leur perchoir et les avons transportés dans leur nouveau logement. Alors que nous les prenions un par un doucement pour les transporter, nous avons eu deux crieurs : l’une était la femelle dominante dans ce groupe, une petite poule noire avec un cri bien perçant, et l’autre était le coq No 1, un gros blanc avec une énorme crête rouge-sang bien droite à la verticale, impressionnante. Ces deux-là ont tellement crié que tout le voisinage a du se demandé qui bien donc on assassinait !
Les autres petits étaient silencieux et calmes.
Je n’aurais pu imaginer ce qui s’est passé ensuite : depuis leur déménagement la troupe ignore complètement le poulailler et vole sur son toit pour s’y percher et y passer la nuit. Est-ce pour éviter la chaleur ?
Le deuxième jour, il a fallu remettre le deuxième coq dans l’ancien enclos : deux coqs pour neuf femelles, c’est tout simplement trop pour elles. Elles cherchaient sans cesse un endroit où se cacher… Le poulailler est maintenant silencieux et c’est du bonheur.
Ou est-ce vraiment le cas ? Je nourris Brownie sur son perchoir parce qu’elle ne sort plus… Elle m’inquiète un peu. Il est vrai que d’avoir été présente quand les deux coqs l’ont poursuivie sans relâche puis montée simultanément sous ses cris de protestation….j’ai décidé immédiatement que l’un de ces messieurs devait partir. Je savais que les canards violent leurs femelles mais je ne pensais pas pareil des coqs. Je me suis trompée.
Je vais garder un œil sur notre coq….S’il s’avère être trop dominant avec les filles ou s’il m’agresse de nouveau il ira rejoindre l’autre. Il n’aura pas une troisième chance.
Quant aux cocoricos réguliers, L’ancien poulailler etant de l’autre côté de la maison et nous ne les entendions jamais, ou très faiblement. Le nouveau poulailler est côté chambre et notre maintenant unique coq, commence à chanter pile à 5 h 30 !
J’aime tant les entendre, ces bruits de la campagne, même si tôt, qui me disent lève-toi ! On t’attend !
Je me demande maintenant si une porte automatique pour eux ne serait pas une bonne idée après tout. Natasha est venue nous inviter à dîner et nous avons dû décliner et julien a fêté ses 30 ans sans nous….
Fermer les poules à 21 h 45 est indispensable si nous voulons les garder en vie…et elles ne rentrent pas avant le coucher du soleil.