Tu fais toujours ton blog ?
Ben oui, tu sais moi je suis une bavarde, j’ai toujours des choses à dire.
Silence. Ecoute ta respiration. Le ventre se gonfle, le vent fait frissonner les feuilles de l’orme, ma tête se vide. Expire. Tout est illusion. L’instant seul existe, éternité.
Le travail de plantation au jardin est presque fini. Le dos courbé par l’effort spectaculaire les haricots poussent la croute de terre qui les recouvre. Les pommes de terre ont besoin d’être butées. Les quelques pieds de fèves qui ont survécu à l’hivers nous offre leurs fruits craquants. Non, je ne savais pas qu’elles sont indigestes quand elles sont crues. Tu es sure ? en tout cas à moi, elles ne font aucun mal. Je les aime tant croquées en passant au jardin. Comme la madeleine de Proust, je me retrouve à Bourourou, l’heure de l’apéro dans la maison fraiche, l’heure des parents heureux…
Les blettes jaunes et rouges attendent un emplacement. Celui que je leur réserve est encore en herbe. Le petit catalpa s’est enraciné dans son pot. J’ai finalement trouvé où le planter et la pluie promise pour demain va ramollir la terre et m’aider à le soulever sans abimer ses racines.
Qui suis-je ?
Fais confiance à ton intuition, plutôt qu’à ton intellect qui utilise la logique donc besoin de beaucoup d’informations. Ça je le fais depuis longtemps. J’aime l’écouter.
Avec mon panier et mon sécateur je me sens très pro : J’élimine les roses fanées et les têtes de pivoines. Il y en a tant ! En voyant tous ces gens au vide-greniers avec des petits pots de plants de soucis on a réalisé qu’on avait oublié d’en planter pour les tomates…vite aller jeter des graines entre les rangs. L’ail a pris la rouille, les bulbes ne pousseront plus. On les mangera verts, ils seront plus doux.
Les ânes sont trop gras. On ne les monte pas au pré là-haut pour le moment où l’herbe de printemps est trop sucrée. Alors pour remplacer on se balade ensemble le soir, des moments privilégiés très doux avec une belle lumière. Au retour d’une balade on est tombés sur des cerisiers abandonnés couverts de cerises. On a sauté le talus, Bijou pas de problème mais Bichette ne voulais rien savoir. Ce talus profond ne lui donnait pas confiance. Et puis on a écarté les genets en fleurs et l’églantine qui nous barraient le passage….On s’est tous régalés. Le lendemain on a rencontré Luc qui repartait travailler. Prenez l’échelle et aller ramasser mes cerises, je pars pour 3 jours, elles ne tiendront pas, profitez-en. Quelle aubaine, les nôtres ne sont pas encore mures. On a fait de la confiture avec de la mélasse et de l’Amaretto. Elle est délicieuse.
Avec la pluie ce sont les escargots et les limaces qui menacent le jardin. Alors à la nuit noire avec des lampes de poche on les cueille par dizaine. Domi dans sa forêt ne se préoccupe pas de ces petits brouteurs : Il y a tant de décomposition naturelle et permanente dans les bois que ses légumes ne sont pas touchés. Quelle chance elle a ! Michel dit qu’il utilise des graines bio anti escargots qui ne les tuent pas mais les éloignent. Je ne sais pas si j’y crois…
Qui suis-je ?
Et qui dit qui suis-je ?
La science peut localiser mes pensées et mes émotions dans mon corps, mais pas la conscience de mes pensées. La conscience que j’ai d’avoir des pensées n’habite pas mon corps.
Bon, puisque la faucheuse de la mairie va passer, autant mieux que je le fasse moi-même. On va faire « tout propre » et avec un peu de chance elle va passer son chemin sans nous arracher les arbustes derrière la grange… Alors pardon à tous ceux que je déloge…au moineau et au lièvre, au mulot et la perdrix, au trèfle fleuri, aux orchidées de toutes sortes … La route est pour tout le monde me dit Monique sévère en passant ce matin, et tu ne peux pas les critiquer ! Et bien si alors, moi je les critique parce qu’ils font n’importe quoi et qu’ils déchirent tout.
On n’a pas les mêmes yeux. Là où je vois poésie, ils y voient désordre. Chez Monique tout est « propre » et «rangé ». Mais il n’y a pas d’oiseaux chez nous comme chez vous, elle me dit déçue. Ici il y a des papillons partout dès que l’air est doux. Les petits bleus de mon enfance sont là, Le buzzz des abeilles est assourdissant sur les romarins et les sauges. Les gros lézards verts et bleu fluo se faufilent dans les hautes herbes. Les couleuvres se réchauffent dans les iris. Les chats sont à l’affut.
Eclaircir, approfondir.
Je ne suis pas une goutte d’eau dans l’océan, je suis un océan dans une goutte d’eau…
La pensée crée la réalité. La réalité n’existe pas sans la pensée. J’en avais fait l’expérience avec mon patron de 25 ans. Sans le connaitre et sans preuve aucune, je l’avais pensé, en conscience, le meilleur patron qui soit et il ne m’a jamais déçue.
Je faisais un travail sur moi à l’époque et on regardait ça : Dans mon quotidien je m’adapte à la réalité que je vis comme universelle, indépendante de moi alors je me plante souvent puisque suivant mes états d’âme, la réalité m’apparait fade ou agréable et mes actions/décisions qui en découlent donc sont déplacées…
Sur nos quatre poules en âge de pondre régulièrement, les deux grosses blanches, les deux queenees, ont décidé de couver leur œuf en bois, et ça duuuuure. La gentille rousse ne pond plus et la grise goulue n’a pas l’air pressée de nous offrir ses œufs…résultat, plus d’œuf à la coque.
Du coté des petits, sur les sept il n’y a qu’un seul coq et c’est surprenant autant qu’appréciable. Et ce coq-là va être très grand. Il était le plus gros œuf de la couveuse et faisait deux fois la taille les autres à la naissance. Il n’a que trois mois et déjà il s’égosille pour être le chef.
« Surrender », un mot anglais que j’aime tant et qui n’existe pas en français en un seul mot. Ça veut dire « lâcher prise ». Au vide grenier une conversation sur la façon de « faire » un vide-greniers. Gene passe très vite en survolant tout pour essayer de repérer l’objet recherché et puis elle repasse partout après, ce qui me semble très fatiguant, cette angoisse de « passer à côté » ou de « rater » sa chance. Je préfère faire confiance à l’univers qui me mettra l’objet sous les yeux s’il est là, alors je passe un moment serin. Le « lâcher prise » s’adapte à toutes sortes de situations et est synonyme de paix. Quelle belle découverte.