Restons Zen

Un matin frais ici. Je profite que la maison dorme encore et je m’offre un silence divin. Pas de pluie hier soir quand on est allés chercher les ânes malgré les gros nuages noirs qui nous accompagnaient. La pluie était sur Belmont et sur Septfonds mais rien chez nous.

En allant chez Sophie à 19h chercher du lait, personne. La salle de traite vide. Mais bien sûr un peu plus bas au milieu des arbres il y avait la guinguette de Tintin qui se préparait à la danse. J’avais oublié qu’on était jeudi. Les voitures y descendaient lentement, remplissant le champ en amont et la soirée allait commencer.

Pas de chance pour moi, ma jolie fermière était partie danser aussi sans doute. C’est chez Tintin que je l’avais rencontrée l’an dernier. On faisait la queue pour un plateau repas préparé par le traiteur, et en bavardant j’avais appris qu’ils avaient des vaches.

Décidément on est en fin de course, notre civilisation s’effondre. Je viens de comprendre que si on reste dans l’Europe on est foutu. Je me souviens de cette conversation avec maman et Nickie. On était d‘accord que l’Europe était une bonne chose puisque plus de guerre à l’horizon. Alors quand les médias gouvernementaux nous avaient vendu cette idée, on avait voté pour, sans réaliser que nos votes n’étaient que poudre aux yeux.

Ce qu’on ne savait pas alors c’est que tout ça avait déjà été décidé au sortir de la seconde guerre mondiale au début des années 50 : Plus de nations souveraines mais un état européen tout puissant, sournois, malsain et malveillant.

Les élites depuis avaient alors signé des accords et des traités dont Maastricht en 92. Nous, le peuple, n’avions plus notre mot à dire et sans éducation politique on avait aucune chance d’y comprendre quoi que ce soit.

« Avec le contrôle de la nourriture, on contrôle les populations ». Lorsque je lisais cela il y a juste deux ans, j’étais loin de me douter qu’on me parlait non seulement de notre pays et des pays européens, mais aussi au niveau mondial.

La destruction de l’agriculture et de l’industrie est maintenant visible partout. Max qui a maintenant plus de 70 ans, me disait qu’il est payé par Bruxelles comme tous les agriculteurs, pour, ou planter des cultures qui ne servent à rien ou laisser les champs en jachères. Ici aussi on nous avait vendu l’idée de garder de plus en plus de la campagne en jachères, ce qui a enchanté tous les écolos, moi comprise.

La réalité est sinistre. Avec l’agriculture qui s’effondre, les populations rurales se dirigeront dans les grandes villes pour survivre et comme du bétail, elles seront nourries par ce que les grandes chaines de distribution de l’alimentation leur proposeront. Quel tableau diabolique.

Max passe plus de la moitié de son temps à soutenir ses voisins agriculteurs au bord de la faillite et du suicide.

En Angleterre le Brexit a été vendu aux anglais sur la base que l’argent versé à L’Europe serait utilisé dans le système de santé publique qui en avait tant besoin. Les anglais ont voté pour mais l’argent a disparu ailleurs et le système de santé est en faillite. Le gouvernement de Starmer n’y changera rien, recevant ses directives de Davos comme Macron, Trudeau et tant d’autres…

Aujourd’hui déjeuner dans un petit restaurant à 37 kms de chez nous, au bord du Célé, offert par Nickie. Je n’ai pas ça à Paris, j’ai une vue imprenable du Panthéon et de la tour St Jacques mais c’est une vue qui ne change pas. Alors qu’ici…. Soupir.

Ici le temps s’est arrête.  La rivière sous nos pieds roule doucement ses eaux avec les barbeaux qui se disputent nos miettes de pain. De l’autre côté quand on se retourne ce sont des falaises abruptes qui bavardent avec les nuages.

Au retour on passe par Saint Cirq-Lapopie, elle s’extasie sur tout. On monte jusqu’au parking tout à fait au-dessus du village en évitant de justesse les gros cars qui déposent les touristes et on redescend juste pour les yeux. Je veux lui montrer le petit chemin de pierres que nous avions pris avec les ânes il y a 7ans, et le voilà sur ma droite. Il monte rudement et il avait fallu négocier avec les promeneurs en sens inverse, les uns derrière les autres, qui voulaient absolument prendre des photos de Bijou et Bichette qui me suivaient de près pour enfin traverser le village.

Puis on retrouve les hautes falaises grises et ocres qui longent la route avec le Lot en bas qui ressemble à un ver de terre tellement il est loin. Que la France est belle… Elle s’en met plein les yeux. Elle dit ne pas vouloir oublier, elle qui demain me demandera ce qu’on avait fait hier…

Pour le moment profitons, profitons : le petit jardin négligé pendant longtemps juste devant la cuisine est ravissant et les petits rouges-queues ont enfin quitté leur nid dans la grange rénovée… Avec le carreleur la semaine prochaine leur présence aurait été un problème. On ne peut pas déloger de si jolis petits locataires sans états d’âme…mais tout est bien.

Restons Zen

Leave a comment